Les fondements de la fabrication d’une guitare passent par la sélection du bois. Jean-Baptiste attache une attention toute particulière quant au choix et à la coupe des bois. Dès réception, ces bois sont sciés comme il se doit avant d’être stockés pour subir une longue phase de séchage (en l’occurrence, entre 10 et 20 ans pour le palissandre). Le choix de la table d’harmonie est l’une des étapes essentielles. C’est l’expérience et l’intuition qui permettent à Jean-Baptiste de choisir les bois de table. L’Epicéa utilisé provient de régions montagneuses françaises (1300m d’altitude versant ouest).
 

La table d’harmonie

Dans un premier temps, la table est creusée en voûte à l’image de celle d’un violon. Jean-Baptiste affine, au moyen d’une raclette, la table dans certaines zones. Une fois le spectre de la table réalisé, il vérifie à l’aide d’un comparateur les différentes épaisseurs de la table.

L’étape suivante consiste en l’incrustation d’un tour de rosace sur la partie externe de la table. Pour ce faire, Jean-Baptiste élabore une feuillure sur la table destinée à recevoir la marqueterie de la rose (ensemble de fines bandes de couleurs variées mises côte à côte).Une fois la rosace réalisée, elle sera incrustée et collée dans la feuillure.

Ensuite, intervient la phase d’élaboration du barrage. Chaque barre intérieure constituant le fameux barrage est calibrée, et ajustée sur la table. Elles seront collées contre un moule épousant la forme galbée de la table d’harmonie par un système particulier de collage. Les barres intérieures collées, Il procédera alors au profilage de chacune d’elles.

La table d’harmonie terminée, elle sera alors prête à être collée sur les éclisses. Il est important de signaler que chaque luthier a sa propre manière de concevoir la table d’harmonie et c’est d’ailleurs ce qui détermine la personnalité de chacun. Une élaboration optimale de la table d’harmonie résulte souvent de plusieurs années de recherche.

La caisse

Après avoir ramené l’éclisse à l’épaisseur désirée, il forme le galbe de l’éclisse légèrement humidifiée à l’aide d’une résistance. Une fois le galbe réalisé, l’éclisse est présentée dans un moule qui doit épouser de manière parfaite la partie interne de la forme.

Ensuite, Jean-Baptiste colle les 2 tasseaux préalablement ajustés au moule, dans la partie inférieure et supérieure de la caisse. La phase suivante consiste à coller les contre-éclisses sur lesquelles reposeront la table et le fond, ainsi que les renforts disposés perpendiculairement. Le fond et la table d’harmonie n’étant pas assemblés de manière perpendiculaire sur les éclisses, Jean-Baptiste doit, pendant que ces dernières sont encore maintenues par le moule, rectifier minutieusement au rabot le contour de celles-ci, tout en leur conférant la courbure requise, indispensable à l’assemblage final du dos et de la table.

Les barres de fond ayant été préalablement ajustées au galbe du fond, elles sont ensuite collées et biseautées de manière à permettre l’encastrement et le collage du fond sur les contre-éclisses. Il est temps de procéder à l’assemblage définitif de la caisse.

L’assemblage et le collage de la caisse s’effectuent en deux phases. La première consiste à coller la table d’harmonie, la seconde à coller le fond. Une fois la caisse assemblée et les débordements de la table et du fond éliminés. Jean-Baptiste creuse autour de la caisse les gorges dans lesquelles les filets seront placés.